• Au moins 33 Palestiniens tués, hier, dans le territoire assiégé, où des déplacements forcés se poursuivent.
• Une école de Jabalia prise d’assaut et incendiée, des hommes arrêtés.

SYNTHÈSE — Au moins 33 Palestiniens ont été tués dans des attaques sionistes dans la bande de Gaza depuis l’aube, selon des sources médicales, dont 18 dans le camp de réfugiés de Jabalia, alors que de nouvelles expulsions forcées d’habitants du nord de l’enclave ont été menées par l’armée sioniste hier.

Par ailleurs, des sources médicales ont indiqué à Al Jazeera qu’au moins 640 personnes ont été tuées depuis que l’entité sioniste a commencé son opération militaire il y a 17 jours dans le nord de la bande de Gaza, où aucune aide humanitaire n’a été acheminée depuis le début du mois, selon l’Unrwa.

«Il n’y a pas de changement majeur, ce qui est entré (ces derniers jours), c’est très, très peu, et dans tous les cas insuffisant par rapport aux besoins», résume pour l’AFP Juliette Touma, porte-parole de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.

La Défense civile de Gaza a quant à elle déclaré dans un communiqué que l’armée sioniste avait «forcé des milliers de Palestiniens déplacés à quitter leurs abris» à Jabalia, en utilisant la force «pour les obliger à partir sans aucun endroit sûr [où aller]».

Celle-ci a ajouté que l’armée d’occupation ne laissait pas les secouristes accéder à ces zones durement touchées par des bombardements et que des dizaines de morts et de blessés se trouvent actuellement sous les décombres.

De son côté, l’armée sioniste a indiqué que les déplacements de population se poursuivent «sous son contrôle». «La population continue de quitter Jabalia, alors que les combats dans cette zone se poursuivent avec acharnement», a écrit dans un message publié sur X le porte-parole arabophone de l’armée sioniste, Avichay Adraee. Ce dernier affirme que ces actions menées par la 162e division de l’armée d’occupation «permettent aux civils d’évacuer la zone en toute sécurité via des itinéraires organisés».

Des abris pris d’assaut, nombreuses arrestations

Par ailleurs, l’armée sioniste a fait exploser des maisons et assiégé des écoles et des abris pour personnes déplacées hier à Jabalia, dans le nord de Gaza, où elle poursuit son offensive violente. Elle a également rassemblé des hommes, dont le sort n’est pas connu pour le moment, et ordonné aux femmes et enfants de quitter ce camp de réfugiés, selon les témoignages d’habitants et de médecins.

Les médecins de l’Hôpital indonésien dans la région de Jabalia ont affirmé à Reuters que les troupes sionistes ont pris d’assaut une école et arrêté des hommes avant de mettre le feu à l’établissement. L’incendie a atteint les générateurs de l’hôpital et a provoqué une coupure de courant, ont-ils ajouté. Les responsables de la santé ont déclaré avoir refusé les ordres de l’armée sioniste, qui a entamé une nouvelle incursion dans le nord du territoire palestinien il y a plus de deux semaines, d’évacuer les trois hôpitaux de la région ou de laisser les patients sans surveillance. Les troupes sont restées à l’extérieur de l’hôpital sans y entrer.

Les médecins d’un deuxième hôpital, Kamal Adwan, ont signalé des tirs sionistes nourris près de l’hôpital pendant la nuit. «L’armée brûle des écoles à côté de l’hôpital et personne ne peut entrer ou sortir de l’établissement sanitaire», a indiqué une infirmière de l’hôpital indonésien, qui a demandé à ne pas être nommée.

L’armée d’occupation a de son côté annoncé que ses troupes « poursuivaient leurs opérations terrestres » dans la bande de Gaza. Elle a déclaré dans un communiqué qu’au cours de la journée écoulée, les troupes avaient « démantelé des infrastructures militantes et des tunnels et tué des combattants » dans la région de Jabalia. Elle n’a pas commenté la situation immédiate des hôpitaux et des camps.

À court de matériel médical

Hadil Obeid, infirmière responsable à l’hôpital indonésien, où 32 patients sont actuellement traités, a déclaré qu’il n’y avait plus de fournitures médicales. «La gaze stérile est en train de s’épuiser et il n’y a pas de médicaments à leur donner», a-t-elle déclaré à Reuters par le biais d’une application de chat. Mme Obeid a indiqué que l’approvisionnement en eau avait été coupé et qu’il y avait de la nourriture pour le quatrième jour consécutif. Elle a lancé un appel aux organisations internationales pour qu’elles agissent afin de sauver les blessés.

Les Nations unies ont déclaré qu’elles n’avaient pas été en mesure d’atteindre les trois hôpitaux du nord de la bande de Gaza. Elles exigent que l’aide soit autorisée à pénétrer dans les zones du nord de Gaza. Le Bureau des droits de l’homme des Nations unies s’est déclaré «de plus en plus préoccupé par le fait que la manière dont l’armée israélienne mène les hostilités dans le nord de Gaza, ainsi que les interférences illégales avec l’aide humanitaire et les ordres qui conduisent à des déplacements forcés, peuvent entraîner la destruction de la population palestinienne dans le gouvernorat le plus septentrional de Gaza par la mort et les déplacements de population».

Les Palestiniens affirment qu’aucune aide n’est entrée dans les zones du nord de Gaza où l’opération est active.

Les résidents et le corps médical ont déclaré que l’armée d’occupation avait resserré son siège sur Jabalia, le plus grand des huit camps de réfugiés historiques de l’enclave, qu’elle a encerclé en envoyant des chars dans les villes voisines de Beit Hanoun et de Beit Lahiya et en donnant des ordres d’évacuation aux résidents. «Nous sommes confrontés à la mort sous les bombes, à la soif et à la faim», a déclaré Raed, un résident du camp de Jabalia. «Jabalia est en train d’être anéantie et il n’y a aucun témoin de ce crime, le monde se voile la face».

Le Hamas a accusé l’entité sioniste de se livrer à des actes de « génocide et de nettoyage ethnique» à l’encontre des habitants du nord de la bande de Gaza pour les forcer à partir. La branche armée du Hamas a déclaré que des combattants avaient attaqué les forces en présence avec des roquettes antichars et des tirs de mortier, et qu’ils avaient fait exploser des bombes déjà placées contre des troupes à l’intérieur de chars et stationnées dans des maisons. Ailleurs dans l’enclave, des frappes sionistes ont tué au moins cinq personnes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, et quatre dans deux frappes distinctes dans la ville de Gaza, ont indiqué des médecins.

L’entité sioniste a intensifié ses raids à Gaza et au Liban quelques jours après que l’assassinat du chef du Hamas, Yahya Sinouar, a fait naître l’espoir d’une ouverture des négociations en vue d’un cessez-le-feu qui mettrait fin à plus d’un an de conflit.

La guerre menée par l’armée sioniste a dévasté la bande de Gaza, tuant plus de 42.500 Palestiniens, et 10.000 autres morts non recensés gisent sous les décombres, selon les autorités sanitaires de la bande de Gaza.

Plus de 1,9 million de personnes se sont retrouvées sans abri dans un contexte de crise humanitaire.

— La Presse de Tunisie avec agences et médias

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